Salau ou «les illusions perdurent»

« CRÉATION D’EMPLOIS ! » C’est l’argument massue pour la réouverture de la mine de Salau, toujours mis en avant pour justifier ce projet. La promesse d’emplois à la mine de Salau voit naître la nostalgie de l’ancienne communauté ouvrière soudée : un travail dur, certes, mais grâce auquel se vivait une solidarité humaine, l’évidence d’appartenir au monde, d’être essentiel à la société. Mais aujourd’hui, que sont les emplois promis par Variscan et Bonnemaison, si un jour le projet de réouverture se réalisait ? Les cadres, techniciens et administratifs, les techniciens de haut niveau seront, comme partout ailleurs, parachutés et séviront depuis Toulouse ou des antipodes. Variscan ne manquera pas de faire appel aux travailleurs détachés européens sous-payés, comme on le voit dans la carrière de marbre d’Estours dont les travailleurs roumains, saisonniers, ne descendent jamais à Seix de tout l’été. Compte-tenu de ce que l’on sait de la présence d’amiante dans la mine, il ne serait pas possible d’y faire travailler des ouvriers, tout devrait être étanche (au moins en apparence) et automatisé. Pour nous, les « locaux », resteront quelques emplois subalternes de manœuvres et autres transporteurs, les tâches les plus rudes et dangereuses pour la santé, puisqu’on se doute bien que les poussières diverses (amiante et autres joyeusetés) ne seront pas parfaitement contenues. Souhaitons-nous cet avenir à nos enfants ? De plus, pour ces emplois-là,, l’employeur imposera les conditions de salaire que l’on connaît, toujours dictées par la « dure loi de la concurrence » et de la rentabilité pour les actionnaires. S’imposera alors, ici aussi, cette guerre de tous contre tous.


Non, nous ne sommes plus dans les années 80 où les salaires des mineurs de Salau étaient les plus hauts du département. Finie la solidarité ouvrière ! Bonnemaison et ses affidés prévoient officiellement (leur présentation à la dernière C.L.I.C.S.) une exploitation éventuelle pendant 10 ans, peutêtre 20. C’est peu, non ? Il s’agirait donc de mettre en route cet immense chantier pour 20 ans ? Faire courir des risques sanitaires à plusieurs générations, bouleverser encore davantage un site non encore remis de l’exploitation industrielle passée ? (Amiante, cadmium, PCB, arsenic et autres cadeaux stockés sur des stériles instables). Et pour quelques dollars de plus ? Destinés à qui ? On ne le sait que trop ! Les anciens de la mine sont-ils à ce point hypnotisés qu’ils ont oublié leurs manifs dans les rues de Saint-Girons, dans les années 80, au cri de : « ON NOUS EMPOISONNE ! » ? On s’étonne que le mouvement ouvrier, par ailleurs si justement critique de la mondialisation, se laisse bercer d’illusions par un groupe industriel international, financé principalement par un paradis fiscal, et qui reçoit aussi de l’argent public du crédit impôt recherche! Et dont les dirigeants touchent déjà des salaires mirobolants. A quoi sert le tungstène ? A quoi sert l’or que Variscan cherche avec tant de constance des deux côtés de la chaîne pyrénéenne ? Ces minéraux sont destinés à une industrie qui impose au monde son projet d’enrichissement à tout prix, sous forme de diktats techniques et sociaux . Ce même projet lui a fait un jour fermer ce site, sans se soucier de ce qu’elle abandonnait : des hommes privés d’emploi ; la montagne, les rivières et les vallées polluées pour des décennies. Une mine, c’est 5 ans de recherche, 15 ans d’exploitation et 20.000 ans d’emmerdes ! ARRÊTONS CETTE FUITE EN AVANT QUE NOUS IMPOSENT LES TENANTS DE L’ORDRE TECHNOLOGIQUE ET FINANCIER. MACHINE ARRIERE !

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