Un procès Eternit en France…

Jean-Paul Teissonnière, avocat des victimes de crimes industriels, mis en examen… pour diffamation, par la firme Eternit

Communiqué de presse, Association Henri Pézerat, CGT Eternit Terssac, Ban Asbestos France, Addeva 81, Ardeva Sud-Est, CAPER Auvergne

6 septembre 2012 (lire en pdf / english version follows)

Jean-Paul Teissonnière lors du verdict historique du procès Eternit de Turin, le 13 février 2012

Aujourd’hui, à Paris, un procès Eternit s’ouvre. Qui est l’accusé ? Jean-Paul Teissonnière, avocat des travailleurs Eternit victimes de l’amiante. Il a osé comparer publiquement les méthodes Eternit en France et en Italie. Or à Turin, le 13 février 2012, Stephan Schmidheiny et Louis Cartier de Marchiene, ex-dirigeants suisse et belge de la firme  Eternit, ont été reconnus coupables de crimes contre les victimes de l’amiante et condamnés à 16 ans de prison ferme ainsi qu’à de lourdes indemnisations. La contribution des dirigeants français Eternit à la dissimulation des effets sanitaires de l’amiante est à l’égal de celle des condamnés de Turin, l’un d’eux n’étant autre que… Louis Cartier de Marchiene lui-même ! Il fut membre du conseil d’administration d’Eternit France de 1977 à 1992.

Se jouant du déni de justice pénale fait aux victimes de l’amiante en France, les dirigeants d’Eternit-France osent affirmer que « la société Eternit n’aurait jamais appliqué des conditions de travail similaires ou comparable d’une quelconque façon à celles de Casale Monferrato ! »

Les carences de la santé publique française font que le recensement des victimes est établi par les mouvements citoyens. Or nombreux sont les malades ou les familles des victimes qui ne se font pas connaître auprès des syndicats et associations. Néanmoins, de 1987 à aujourd’hui, parmi les travailleurs et anciens travailleurs d’Eternit France, syndicats et associations ont dénombré environ 2 500 victimes de l’amiante, dont plus de 400 sont aujourd’hui décédés.

Ainsi va la justice française qui fait diligence lorsqu’une firme multinationale – responsable de milliers de victimes – plaide la diffamation contre l’avocat de ces victimes, alors que ces dernières attendent depuis 15 ans que leur  propre plainte soit prise en considération.

Le syndicat CGT de l’usine Eternit de Terssac et les associations à l’initiative de ce communiqué rendent hommage à Jean-Paul Teissonnière pour son engagement indéfectible dans la défense – devant la justice – des droits des travailleurs et des familles victimes de l’amiante. Les uns et les autres se mettent à la disposition du juge pour témoigner des faits mettant en cause la responsabilité d’Eternit dans le désastre sanitaire dû à l’amiante, en France comme en Italie.

Contacts :
Annie Thébaud-Mony, Association Henri Pézerat (06 76 41 83 46)
Jean-Marie Birbès, Addeva 81 – CGT Eternit Albi (06 06 47 01 16)

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Jean-Paul Teissonnière, lawyer of the victims of industrial crimes indicted … for defamation by the Eternit firm

Press release, Association Henri Pézerat, CGT Eternit Terssac, Ban Asbestos France, Addeva 81, Ardeva Sud-Est, CAPER Auvergne, september 6, 2012

(pdf in english)

Today in Paris, an Eternit trial is opening. Who is the defendant? Jean-Paul Teissonnière, a famous lawyer who is defending Eternit workers, victims of asbestos. He dared to publicly compare Eternit methods in France and Italy. In Turin, February 13, 2012, Stephan Schmidheiny and Louis Cartier Marchiene, former Swiss and Belgian executives of the firm Eternit have been convicted of crimes against asbestos victims and sentenced to 16 years in prison and to heavy compensation. The contribution of Eternit-France executives to the silence on asbestos health effects is equal to that of those who were condemned in Turin, one of them being none other than … Louis Cartier de Marchiene himself! He was a member of the board of Eternit France since 1977 to 1992.

Eternit-France executives dare to say that « their company would never applied Eternit working conditions similar or comparable in any way to those in Casale Monferrato! » and claim for difamation against Jean-Paul Teissonnière who compared Eternit France and Eternit in Casale.

In the absence of diseases notification management by the Public Health institutions in France, the identification of victims is established by citizen movements. Many patients or families of dead victims remain unknown. However, between 1987 and 2011, among the workers and former workers of Eternit France, unions and associations were able to identify approximately 2,500 asbestos victims, including more than 400 deceased victims.

Such is the French justice system, which promptly acts when a multinational firm – responsible for thousands of victims – claim for defamation against the lawyer of the victims, while these victims are waiting since 15 years for their criminal claims to be taken into account.

The CGT Union of the Eternit factory in Terssac and the associations which initiate this press release pay homage to Jean-Paul Teissonnière for his unwavering commitment to the defense – in courts – of the rights of workers and families affected by asbestos. Each of their members can testify to the judge of the facts which are proving the responsibility of Eternit in the health disaster due to asbestos in France and Italy.