Proposition 8 – Alerte saturnisme infantile

Fiche n°8

ALERTE AU PLOMB : NOS ENFANTS GRAVEMENT EN DANGER !!

Etat des lieux

Une étude récente du Centre Scientifique et Technique du bâtiment (CSTB) et de l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP) a révélé que l’utilisation de la peinture au plomb, pourtant interdite aux professionnels depuis 1949, n’a été effectivement réduite qu’à partir de 1974 ; elle est restée en vente libre dans le commerce jusqu’en 1993, date définitive de son interdiction à la vente pour toute personne, professionnel ou non, propriétaire ou locataire. Il existe donc encore beaucoup de logements aux peintures toxiques : 878 000 selon l’étude citée, et ce sans mentionner les lieux d’accueil collectif que sont les écoles, les crèches, les hôpitaux, etc.

L’étude estime à 105 000 les logements où réside un enfant de moins de 6 ans qui présentent une concentration de plomb dans l’eau du robinet très supérieure aux normes européennes.

Il n’est fait mention ni des lieux d’accueil de la petite enfance ni des centres de soins, sans oublier les espaces publics de plein air et spécialement les aires de jeux fréquentées par les enfants, car nombre d’entre eux présentent une teneur en plomb 3,2 fois supérieure aux normes américaines.

Ainsi le plomb reste très présent dans tout notre environnement. Des chantiers tels que celui de la rénovation de l’ancienne BNF ont dû être suspendus en raison de plombémie élevée chez les ouvriers travaillant sur le site.

Depuis plus de 10 ans, l’AFVS (Association des Familles Victimes du Saturnisme) se bat sans être entendue, pour convaincre l’opinion et les pouvoirs publics des dangers du plomb. Le saturnisme, intoxication provoquée par le plomb est à l’origine de graves troubles de santé dont l’anémie, le retard dans le développement mental et psychomoteur, les troubles dans l’apprentissage, des cancers, des encéphalopathies. La contamination insidieuse peut se transmettre : une femme intoxiquée dans son enfance risque d’intoxiquer son enfant pendant sa grossesse. Les séquelles sont irréversibles.

Il y a urgence à prendre des mesures simples et efficaces. 

Propositions

  1. organiser le dépistage des enfants dans les centres de protection maternelle et infantile, les crèches, les classes maternelles dans les écoles et également au-delà de 6 ans lors des bilans de santé. Assurer un suivi post-exposition pour tous les enfants contaminés en s’appuyant sur les techniques permettant d’identifier le plomb stocké dans les os.

  1. diagnostiquer les logements et les lieux d’accueil du public construits avant 1993 et rendre obligatoires les travaux quand on constate un taux élevé de plomb dans les peintures ou sur le sol (voir fiche repérage) ;

  1. dans les actes de vente ou les contrats de location, introduire dans la description des locaux un article obligatoire sur les résultats des diagnostics thermiques et l’absence de plomb accessible ;

  1. Appliquer un protocole très strict aux travaux de décontamination, sous le contrôle de l’inspection du travail afin de protéger tant les ouvriers que les habitants et l’environnement ;

  1. Donner des moyens d’accès à l‘information sur les lieux à risques : les logements, les lieux publics, les anciens sites industriels, les déchetteries (les batteries ….) ;

  1. Dépister et dépolluer les espaces de plein air accueillant des enfants ;

  1. Abaisser le seuil d’alerte de 100 µg à 35 µg de plomb par litre de sang (norme en vigueur en Allemagne). Tous les scientifiques s’accordent à reconnaître en effet que les conséquences du saturnisme sur la santé mentale peuvent être irréversibles. à partir d’un seuil de présence du plomb dans le sang de 35 mg, donc bien inférieur au seuil de 100mg retenu actuellement par la réglementation française.

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